Comprendre, Prévenir et Accompagner au retour à l’emploi les personnes ayant vécu un burn-out.
Mais que se passe t-il dans les entreprises ? Pourquoi les salariés vont-ils si mal ? Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), les troubles psychologiques liés au travail, dont le burnout, représentent en 2022 30% des consultations médicales des médecins du travail. En 2023, 43% des cadres disent se sentir régulièrement en état de stress élevé (publié dans l’OVAT – l’Observatoire de la Vie Au Travail). En 10 ans, le burn-out s’est installé dans les carrières professionnelles, les confidences puis les conversations quotidiennes… A entendre ces témoignages au quotidien, on finirait par trouver presque banal qu’un collègue, un proche, un manager vive cette expérience et nous partage sa souffrance au travail. Or on parle bien de souffrance au travail.
Sophie, 42 ans, cadre dans le secteur bancaire : « Je travaillais sans relâche, avec des journées de 12 heures. À un moment donné, je me suis sentie complètement vidée, incapable de sortir du lit. J’avais perdu toute motivation, et même les tâches les plus simples me semblaient insurmontables. J’ai dû m’arrêter pendant plusieurs mois pour me reconstruire. » | Jean, 38 ans, responsable marketing : « La pression pour atteindre des objectifs toujours plus ambitieux était constante. Je ne dormais plus, j’étais irritable et j’avais des maux de tête permanents. Le burnout m’a frappé comme un mur, et j’ai réalisé que je devais prendre du recul pour ne pas me perdre complètement. » | Claire, 45 ans, chargée de ressources humaines : « Le manque de reconnaissance était épuisant. Malgré mes efforts et mes succès, je n’avais jamais le sentiment d’être appréciée. Cette absence de valorisation m’a poussée à bout, et j’ai fini par m’effondrer. |
De quoi parle-t-on précisément ?
Le burn-out est un syndrome d’épuisement professionnel. Il est défini comme un état de fatigue intense, physique et émotionnelle, causé par un stress chronique au travail. Il se manifeste par une perte d’énergie, de motivation et un sentiment de détachement vis-à-vis de ses responsabilités professionnelles. En France, de plus en plus d’actifs sont touchés par ce phénomène. Il devient donc urgent de comprendre ses causes et de trouver des solutions efficaces pour y remédier.
Des causes multiples mènent au burn-out
Parmi les causes les plus souvent identifiées, la pression des objectifs et l’exigence de performance ainsi qu’une charge de travail trop intense arrivent en tête. Suivent ensuite le manque de contrôle ou d’autonomie sur les tâches, et le manque de valorisation du travail accompli. Un environnement stressant marqué par des conflits et une absence de soutien des supérieurs ou des collègues peuvent également participer à allumer la flamme. Ou encore un déséquilibre entre vie personnelle et professionnelle que le télétravail et les outils digitaux ont contribué à accentuer depuis le Covid. Ces facteurs, cumulés ou non, vont favoriser un état de tension difficilement supportable chez le salarié déjà épuisé qui tentera de développer des stratégies d’adaptation. Mais ces stratégies n’auront qu’un temps.
Un portrait type se dessine par ailleurs
Parallèlement à ces facteurs externes, les études sur le burn-out permettent de dresser un portrait type des personnes les plus touchées.
Certaines professions sont plus à risque. Les professionnels travaillant dans des secteurs à haute demande émotionnelle et physique, comme la santé (médecins, infirmières), l’enseignement, le travail social, les services d’urgence (pompiers, policiers), et les métiers du service client sont particulièrement représentées. On retrouve également des personnes ayant des responsabilités élevées où la pression est très forte.
En ce qui concerne les caractéristiques liées a l’individu, le lien entre l’épuisement professionnel et le genre, l’âge ou le niveau d’études n’est pas établi. En revanche, comme pour le stress au travail, les études montrent que les traits de personnalité jouent un rôle dans la survenue de l’épuisement professionnel. On peut citer le caractère consciencieux ou perfectionniste, la forte implication et la faible résilience au stress ou une instabilité émotionnelle. Toutefois, cela ne réduit en rien l’influence des facteurs de RPS liés au travail dans l’émergence du burn-out.
Face au problème du burn-out et de la souffrance au travail, il existe des solutions concrètes. Et ces solutions, faciles à mettre en place, ont déjà fait leur preuve.
Accompagner le Retour à l’Emploi : c’est l’affaire de tous !
Il est avant tout indispensable de reconnaitre la souffrance réelle des salariés qui en sont victimes. Le burn-out ne doit plus être vécu comme une honte ou une maladie à cacher. Les entreprises doivent par ailleurs sensibiliser leurs employés et leur encadrement aux signes avant-coureurs du burnout et à l’importance de la santé mentale. Des formations aux premiers secours en santé mentale existent (https://www.pssmfrance.fr/) . Elles donnent la mesure de l’intensité et de la souffrance perçues et proposent une méthode pour apprendre à aider.
Les entreprises et leurs managers doivent également se pencher sur leurs méthodes de travail et de management et promouvoir un environnement de travail sain : Il s’agit de favoriser la communication et le feed-back, et de mettre en place des politiques RH de reconnaissance et de soutien. L’objectif est pour le manager de maintenir le lien et d’avoir une connaissance précise des équipes, de leur charge de travail et de leur moral.
Focus sur la méthode RPBO© – Reconstruction post burn-out.
Face à cette recrudescence d’arrêts de travail pour épuisement professionnel, deux types d’accompagnement sont fortement recommandés et complémentaires.
En première intention, la mise en place d’un soutien psychologique permet à la personne de comprendre et de dépasser cet épisode difficile.
Dans un second temps, lorsque le repos a fait son effet, un accompagnement spécifique au retour à l’emploi peut s’avérer très utile. Il permet à la personne d’envisager, à son rythme, les conditions possibles et optimales d’un retour au travail. C’est ce que proposent les consultants du réseau RPBO© (reconstruction post-burn-out : https://www.rpbo.fr/).
Le burn-out transforme profondément le rapport au travail de celui qui le vit. Pour pouvoir envisager une reprise de travail sécure, l’individu doit d’abord prendre le temps de se rétablir. Tout en réfléchissant à ses nouvelles priorités, il doit ensuite regagner la confiance et l’estime qu’il a perdues. Le précieux travail engagé via la méthode RPBO© lui permet de réfléchir à son identité professionnelle. Il repense la place qu’il veut donner à son travail et et quel professionnel il veut être. Il apprend peu à peu à identifier ses besoins et à prendre soin de lui, pour réussir, au terme d’un processus de reconstruction modélisé par Sabine Bataille*, à se projeter dans un futur professionnel salutaire. Ce travail indispensable favorise la résilience et évite la rechute. Les consultants RPBO© s’appuient sur une méthode d’accompagnement qui a reçu en 2012 le 1er prix ANACT/Paris Dauphine, lui reconnaissant depuis une légitimité scientifique et académique renouvelée.
En conclusion…
Le burnout professionnel est une réalité croissante en France. Il est crucial d’en comprendre les causes pour pouvoir les prévenir et mettre en place des mesures adaptées. En adoptant une approche proactive et bienveillante, les entreprises peuvent aider leurs salariés à surmonter le burnout. Elles doivent aussi créer un environnement de travail plus durable et épanouissant pour tous. Une réalité à portée de main autant au coeur des sujets du bien-être que de l’efficacité au travail.
Les entreprises doivent s’engager plus activement sur le sujet de la santé mentale. Participer au financement de ce type d’accompagnement leur permet d’être véritablement acteur du sujet. Elles montrent ainsi leur soutien aux salariés touchés et leur engagement pour favoriser un retour au travail serein. Le réseau RPBO© auquel je suis fière d’appartenir œuvre au quotidien pour redonner espoir et dignité aux salariés touchés par le burn-out et désireux de retrouver un nouvel élan.
* »Se reconstruire après un burn-out », Sabine Bataille, éditions Dunod
Testez vous …
le MBI est un outil de diagnostic qui aide à comprendre et mesurer l’épuisement professionnel. 3 aspects clés sont mesurés : l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation (attitude négative et détachée envers les autres, souvent ceux que l’on est censé aider ou servir dans le cadre de son travail) et le sentiment d’accomplissement personnel.
Si vous vous sentez épuisé.e, déprimée ou que vos scores sont élevés, consultez votre médecin généraliste ou un professionnel de santé mentale. Et parlez-en à vos proches.
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