J’ai retrouvé il y a quelques jours de courts textes et nouvelles que j’ai écrits il y a bien longtemps. Il y a 22 ans… A l’époque j’écrivais sur tout ce qui m’inspirait, de Paris au mois d’aout au carré de chocolat avec son café. Les sens y avaient toujours leur place. La poésie de la vie aussi. Et puis j’ai relu “une oeuvre éternelle”.

Le texte que je vous partage ici, vieux de 20 ans, fait écho à l’activité professionnelle que j’ai créée il y a 2 ans et exprime bien la vision que j’ai aujourd’hui de mon métier de coach, celle qui m’anime et donne du sens à mon travail. Comme s’il attendait de ressortir au moment opportun, ce texte résonne comme un manifeste, celui d’Echodyssée : Un appel à être soi, une invitation à prendre sa vie en main et à décider en conscience. A oser finalement devenir ce que l’on a toujours rêvé d’être.

Normal dans ces conditions qu’il démarre mon blog. J’espère qu’il vous inspirera.

Bonne lecture !

« Une œuvre éternelle »

Mars 2001.

L’idée que nous sommes tous issus de la même usine de papier et du même atelier de reliure me plaît assez. On naît tous cahier blanc, un de ces cahiers uniformes, sans lignes ni couleurs, sans fioritures ni marque de fabrique. Un bon gros bloc tout blanc qui laisse imaginer tous les possibles.

D’aucun diront qu’on ne naît pas tous égaux, que les histoires de classes sociales, l’empreinte des parents autant que la consonance de notre nom influencent, dès l’origine, notre constitution et notre évolution. Mais moi je ne parle pas de cela.

Je crois en notre libre arbitre.

en notre capacité à faire des choix et des non-choix. Et l’idée qu’une fatalité suprême puisse se substituer à la volonté humaine et lui en couper les ailes, cette idée là, si elle rassure ceux qui n’osent pas en leur donnant une excuse imparable pour ne pas saisir les instants de vie, elle les conforte dans cette absurde passivité, les plongeant entre méfiance et absence de sens.

Mais on n’est pas des végétaux !

Non ! ne croyons pas à ce destin réducteur qui nous freine, nous bloque et nous enferme, nous, notre conscience et nos actes. Ne devenons pas ce prisonnier dans sa geôle qui se voit vieillir sans rien voir d’autre changer ; qui se voit flétrir comme le mur qui moisit autour de lui ; qui n’a pas d’enfant, il n’y avait jamais pensé ; qui n’a plus de parents et n’est même pas allé les enterrer ; qui n’a pas de rêves, il pense que Dieu ne peut les exhausser ; dans son cœur ne coule plus de sève…il se lamente de voir sa vie si vite filer.

Soyons imaginatif ! Vivons selon ce qui nous anime !

Faisons nos propres choix ; laissons nous guider par l’envie et le plaisir et souvenons nous de nos premiers instants, alors que nous étions encore ce petit cahier tout blanc.

Ce manuscrit nous appartient. C’est celui de notre vie. Nous avons choisi une plume pour y tracer la marque du temps et y laisser l’empreinte de notre présent. Plus ou moins habilement, nous imprimons nos souvenirs tout en courbes ou en hachures.

Si une page est tâchée, n’y voyons pas là de sombre présage. L’auteur y aura peut être caché une nuit d’infidélité ou aura laisser s’exprimer un coup de nerf inexpliqué.

Une page blanche me rappelle mes nuits d’ennui, de solitude et l’angoisse de ne plus jamais rien écrire. Elle me laisse face à mes doutes et mes sombres inquiétudes mais conforte aussi mon idée que tout reste à créer. Et si j’y réfléchis bien, j’y vois même aussi un ailleurs, une porte vers l’extérieur ou le miroir de mon monde intérieur qui m’appartient et ne peut par conséquent être retranscrit.

La page blanche laisse tout espérer.

C’est le départ d’un nouveau jour, un appel au grand amour, une place nette pour un long discours, une zone franche pour l’accueillir à son retour. J’y vois ce qui n’est pas encore écrit, j’y pense ce que je vais pouvoir y noter. Ce pourra être des dessins familiers, des formes difformes, une prose inspirée, des vers exaltés ou des ratures par milliers, en couleurs ou à l’encre de chine, au stylo mine, au crayon papier ou au feutre argenté…A jamais, laissons une trace de chaque jour que nous inventons. Déposons un message sur notre livre, une anecdote. Rien qu’un mot.

On construit sa vie au fil des pages, par le choix même des mots que l’on décide de retenir. L’alternance de l’écrit et du non-écrit rappelle alors peu à peu le rythme de notre musique intérieure, celle des battements de notre cœur, celle qui nous fait avancer, respirer, courir et devenir meilleur.

Il nous appartient de faire de ce cahier un livre d’art ou de pensée, un carnet de notes ou un pavé, un roman d’amour ou un manuel d’éternel écolier. Un livre d’or en pointillés. Oui, transformons le.

Investissons les pages blanches, celles qui restent muettes.

Approprions-les-nous en y apposant notre griffe, le détail qui nous rend unique aux yeux du monde. Ne nous trahissons pas. Restons sincères avec nous-mêmes, fidèles à ce que nous sommes : Des Etres en devenir…Et puis déchirons les pages qui ne nous correspondent pas et réécrivons les passages qui ne nous plaisent plus. Parlons franchement, parlons crûment, libérons nos talents. Osons être nous sur ce cahier personnel qui fera de notre vie une œuvre éternelle.

Categories:

Tags:

No responses yet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *